Remembrances et Resveries. Mélanges Jean Batany, 1 vol. in-8°, 452 p.
Ce livre rassemble trente-deux articles classés selon quatre rubriques, correspondant aux principaux axes de recherche de J. Batany dont la biographie est esquissée (p. 7-8) et les travaux majeurs rappelés dans une bibliographie bien présentée (p. 9-18).
La première section comprend cinq études relatives au Tristan de Béroul : Le rendez- vous épié dans le verger dans les romans de Tristan de Béroul, d’Eilhart von Oberg et de Gottfried von Straßburg, ou la mise en scène de l’amour par D. Buschinger (p. 21-27) ; Quand Tristan réécrit son histoire… par H. Legros (p. 29-40) ; Marc en Assuérus, Iseut en Esther ? Les possibles enjeux d’une réminiscence biblique dans le Tristan de Béroul de F. Mora (p. 41-51) ; Valeurs nocturnes et souterraines de la carrière héroïque dans les romans de Tristan de J.M. Pastré (p. 53-62) et Le regard et la parole dans le Tristan de Béroul de J. Ribard (p. 63-67).
La deuxième partie regroupe huit contributions portant sur les Estats du monde auxquels J. Batany a consacré sa thèse de doctorat d’État : Le Pommier de douceur de Robert du Herlin (1481) par P.Y. Badel (p. 71-83) ; La hiérarchie sociale dans l’empire mongol vue par les voyageurs occidentaux (XIIIe-XIVe s.) par C. Deluz (p. 85-94) ; Éloy d’Amerval et les Estats du monde de R. Deschaux (p. 95-103) ; Dumeziliana mediaevalia
de J.H. Grisward (p. 105-116) ; Le Berger à la fin du Moyen Âge. Remarques sur une Figure Trifonctionnelle par D. Hüe (p. 117-138) ; Le rôle du bestiaire dans la représentation des estats et de leurs devoirs dans le Quadrilogue invectif d’Alain Chartier par D. Lechat (p. 139-151) ; Remarques sur les cibles du rire dans les fabliaux de chevalerie de J.L. Leclanche (p. 153-162) ; Sur quelques triades sociales : glanures des champs hispaniques
in honorem Jean Batany, de V. Serverat (p. 163-183).
Le troisième chapitre qui ressortit à l’épopée animale et à la fable recueille douze articles différents : Les oiseaux de proie dressés pour la chasse : de l’emblème nobiliaire aux frontières de l’allégorie d’A.M. Bégou-Ball (p. 187-196) ; Du prestre comporté, ou
comment se débarrasser d’un cadavre par G. Bianciotto (p. 197-209) ; Il complotto della volpe (e della donnola), ovvero : la retorica del trickster de M. Bonafin (p. 211-217) ; La « matière de Tibert » dans les manuscrits du Roman de Renart par D. Boutet (p. 219- 232) ; L’intertexte français du Dit du chat-loup, Detto del gatto lupesco de R. Brusegan (p. 233-261) ; Quelques autres brindilles le long de la branche X du Roman de Renart
(Renart et le vilain Liétart) par J. Dufournet (p. 263-272) ; Renart probablement animal, histoire et cinéma de X. Kawa-Topor (p. 273-287) ; Médecins et malades. Fables et proverbes par G. Mombello (p. 289-305) ; Un gastéropode chez les quadrupèdes, Tardif le Limaçon de B. Roy (p. 307-314) ; C’est chouette, ça ? de B. Sergent (p. 315-324) ; La couleur du loup. Esquisse de mythologie épique par P. Walter (p. 325-333) ; Le Livre du roy Rambaux
de Frise et du roy Brunor de Dampnemarche. Un exemplum du bon gouvernement de M. Zink (p. 335-343).
La dernière section, réservée aux questions de langue, comporte sept études :
De la deshonnesté que l’en fist au pappe Formose : le XXVIIe conte du Tombel de Chartrose (manuscrit 244 du Mont-Saint-Michel) par C. Bougy (p. 347-360) ; Le mot félon et apparentés : un sémantisme brisé de J. Chaurand (p. 361-371) ; Comment traduire
la Bible en français ? La solution méconnue de Sébastien Castellion (1555) par N. Gueunier (p. 373-386) ; Sur les gloses françaises de Rachi (1040-1105) par R. Kochmann (p. 387-404) ; Baligan ou les avatars d’un émir par S. Laîné (p. 405-428) ; Sur l’emploi, en toponymie normande, du faux adjectif médiéval viel, vieux de R. Lepelley (p. 429-436) ; enfin Le latin une « utile inutilité » de Léon Nadio (p. 437-445).
Cet ouvrage, riche et varié, constitue donc un bel hommage à J. Batany et atteste combien ses travaux scientifiques continuent d’être appréciés et de susciter d’intéressants prolongements.

Claude LACHET