Étude consacrée à la théorie et à la pratique de l'écriture à la Renaissance. Elle analyse notament les multiples échanges entre disciplines (logique, rhétorique, éthique), entre pays (Allemagne et France d'une part, France et Italie d'autre part) et entre formes de discours.
L’étude de la théorie et de la pratique de l’écriture à la Renaissance, ou, en d’autres termes, celle des outils conceptuels utilisés par les auteurs du XVIe s. pour un retour incessant aux textes, telle est la finalité de cet ouvrage, pendant du colloque québécois de 1997 « Autour de Ramus », série d’études de K. Meerhoff, professeur de littérature et de civilisation françaises à l’Université d’Amsterdam. L’ouvrage est consacré en grande partie à Mélanchthon et à ses maîtres ou collatéraux : Agricola, Erasme, Trébizonde ou le peu connu Barthélémy Aneau, entre autres. La methoda exegesis du « Précepteur de l’Allemagne » , sa pratique de la rhétorique et son intégration de la logique dans celle-ci, la place centrale accordée à l’inventio et le rôle central de l’Épître aux Romains pour son herméneutique de l’Écriture sont évoqués dans des contributions érudites. M. rappelle l’intertextualité qui unit les oeuvres d’Agricola et de Mélanchthon, comme le montre l’étude du commentaire du De inventione dialectica, rédigé par Alard, et l’importance du syllogisme et du status causae, emprunté à G. de Trébizonde. Cette série d’études permet de préciser la finalité des recherches rhétoriques et logiques des Réformateurs : il s’agissait de fournir des moyens efficaces de dégager la cohérence structurale des textes, cette cohérence semblant être, selon K. Meerhoff, la signature des commentateurs protestants du XVIe siècle.