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Ebook Mainte belle oeuvre faicte, Denis HÜE - Mario LONGTIN - Lynette MUIR
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Propose en hommage à Graham Runnalls des contributions sur ses thèmes de recherche : le théâtre au Moyen Age en Europe, les modalités de la représentation théâtrale, la transmission des textes, la typologie de la littérature dramatique médiévale, les mystères, la réception du théâtre, etc.
« Mainte belle oeuvre faicte » : sous ce titre qui exprime magnifiquement leur admiration et leur gratitude, les meilleurs spécialistes du théâtre médiéval rendent hommage à un maître. Leurs contributions abordent tous les aspects de la scène médiévale: conditions de la représentation; transmission et tradition des oeuvres au travers de l'Europe; éléments matériels et effets spéciaux dans la mise en scène; typologie et spécificité des genres littéraires; enjeux politiques et théologiques des mystères; réception du jeu dramatique en France et dans toute l'Europe. Ces trente études attestent du rayonnement de Graham Runnalls et de ses travaux sur l'état présent de la recherche.
Ce copieux volume (538 pages) rassemble 30 contributions presque toutes consacrées au théâtre de la fin du Moyen Âge, en hommage à l’imposant travail d’édition et d’étude accompli en ce domaine par G.A. Runnalls, et dont témoigne éloquemment une longue bibliographie qui occupe les pages 11 à 18 de l’ouvrage.
À quelques rares exceptions près, c’est donc le théâtre français des XVe et XVIe siècles, et particulièrement celui des mystères, qui est ici envisagé, sous tous les angles pouvant intéresser l’étude de la scène médiévale, de la philologie à l’analyse littéraire en passant par les conditions de représentation. Si la farce se trouve abordée par M. Rousse, dans un article de synthèse sur le genre et sa dénomination, et par B. Roy (sur « l’éloge du père dans le Pathelin (v. 118-179) »), si les moralités sont étudiées par A. Hindley (sur Le Monde qui tourne le doz à Chascun (1541) de Jean d’Abundance), D. Hüe (sur la Moralité sur l’Assomption de Notre Dame de Jean Parmentier), J. Koopmans (qui revient sur l’attribution de La Condamnation de Banquet à Nicole de La Chesnaye), ou encore E. Doudet (dont l’étude porte plus largement sur la place de l’allégorie sur la scène profane française à la fin du Moyen Age), c’est tout de même le mystère qui suscite dans ce volume le plus d’attention, car près de la moitié des contributions y sont consacrées : celle de J.-P. Bordier (sur la composition de La Vengeance de Notre Seigneur d’Eustache Mercadé), de M. Bouhaïk-Gironès (la représentation du mystère de sainte Catherine à Rouen en 1454), de V. Dominguez (sur le Rusticus de la Passion de Semur), de P. Dumont (les voyages en bateau au théâtre, des Miracles de Notre-Dame à la Vie de Marie Magdaleine par personnages), d’E. Dupras (« le dire-vrai des personnages de diables dans quelques mystères hagiographiques français »), de G. Gros (« étude sur l’acquiescement de Jeannne au message archangélique dans le Mistere du Siege d’Orleans »), de V.L. Hamblin (sur les conditions de représentation de trois mystères, le Mystère de saint Martin d’Andrieu de la Vigne, la Vie et Passion de Monseigneur sainct Didier de Guillaume Flamang et le Mistere du Siege d’Orleans), d’A.E. Knight (sur celles des Mystères de la procession de Lille), d’E. Lalou (étude et édition critique de fragments d’un Mystère de saint Blaise), de X. Leroux (« Les remaniements dans quelques pièces du ms. 1131 de la Bibliothèque Sainte-Geneviève »), de M. Longtin (sur le Mystère de sainte Barbe en cinq journées et sa farce), de K.J. Ritch (longue contribution de plus de 40 pages sur Eloy du Mont et ses œuvres, qui comprennent un avatar tardif du mystère, la Résurection de Jésus Christ), de J. Subrenat (« quelques réflexions sur le Prologue capital au Mistere de la Passion JesuCrist de Jehan Michel »), enfin de C. Thiry (« Discours de diables, discours de païens, même combat, dans le Mystère de saint Martin »).
Un peu périphériques par rapport à ce bel ensemble, mais non moins intéressantes, les contributions de P. Meredith et de R. Rastell prennent pour objet le théâtre médiéval anglais, tandis que S. Menegaldo revient sur le rôle de la musique dans le Jeu de Robin et Marion en particulier et sur la scène profane du XIIIe siècle en général ; de leur côté P. Butterworth (« Juggling and Staging Tricks in Early Theatre »), L. Kovacs (« The Dramatisation of the Parable of the Prodigal Son in Catalan and European Sixteenth Century Drama »), F. Massip (« Le drame de l’Assomption en France et en Belgique ») et L. Muir (sur l’histoire de Job au théâtre) élargissent encore le champ géographique et diachronique, permettant d’utiles mises en perspective ; enfin R. Clark (la légende de Robert le Diable sur la scène française au XIXe siècle), A. Corbellari (sur le compositeur suisse Frank Martin) et C. Mazouer (« Henri Ghéon et le mystère médiéval ») rappellent que le théâtre médiéval ne meurt pas avec la Renaissance, mais qu’il a continué d’influencer la création artistique, littéraire ou musicale jusqu’au XXe siècle au moins.
Il s’agit en somme d’un ensemble de très haute tenue, d’une grande unité, qualité assez rare dans les volumes de mélanges, et dont la lecture ne peut qu’être recommandée à tout amateur du théâtre médiéval. Mattia Cavagna, « Denis Hüe, Mario Longtin et Lynette Muir (dir.), « Maintes belles œuvres faictes ». Études sur le théâtre médiéval offertes à Graham A. Runnalls », Cahiers de recherches médiévales et humanistes
Etat | Neuf |
EAN | 9782868783707 |
ISBN | 9782868783707 |